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Il déverse les fruits de la terre féconde ;
Il en fait le partage aux nations que l’onde
Infertile veut séparer.
Il apporte l’échange et les guerres s’éloignent,
Car l’échange rapproche, et ces mains qui se joignent
Finiront bien par se serrer.

Qu’un peuple affamé gratte une terre rebelle :
Grâce au vaisseau, sa bouche à ta sainte mamelle,
Ô nature, ira s’attacher !
Ô soleil, d’où sans fin pleuvent les nourritures,
Il te suit dans ta course ; il te tend ses voilures…
Jamais il ne t’a vu coucher.

Ce n’est pas seulement le trésor de la terre,
Le fruit vivifiant, la sève salutaire,
Qu’il porte aux quatre aires du vent ;
C’est l’œuvre du progrès, multiple, mâle et fière ;
L’humanité le suit des yeux dans la lumière,
Et l’avenir vient au devant.

Sur sa route mouvante éclairant les rivages,
Il transforme à jamais ces noirs peuples sauvages
Que Dieu semble avoir oubliés ;
Il met un germe saint dans ces bêtes de somme,