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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

De Harar, ensuite, Rimbaud se rend au Caire où il passe la fin de l’été, en vue d’un repos devenu indispensable, car sa santé n’a pas cessé de péricliter depuis 1880 : il se plaignait alors de battements de cœur, en 1881 de la fièvre, en 1884 de ne plus pouvoir digérer, maintenant c’est de rhumatismes dans les reins, dans la cuisse et le genou gauches. Revenu à Aden en octobre 1887, l’éternel ennuyé parle encore d’habiter Zanzibar : « Quoi faire en France ?… Il est bien certain que je ne puis plus vivre sédentairement… Surtout j’ai grand peur du froid… Enfin je n’ai ni revenus suffisants, ni emploi, ni soutiens, ni connaissances, ni profession, ni ressources d’aucune sorte. Ce serait m’enterrer que de revenir…[1] »

En décembre 1887, repris par l’idée de


    « Je suis pour composer un ouvrage sur le Harar et les Gallas que j’ai explorés », me priait en même temps de lui acheter quelques instruments nécessaires à la confection des cartes ; mais presque aussitôt des occupations et projets différents détournèrent son esprit.

  1. Lettre à sa famille (mère et sœur), résidant à Roche.