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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

engagement annuel, personnel enseignant dans les écoles chrétiennes de Chine ou autres pays lointains.

Pourquoi ne serait-il pas « frère », au moins le temps d’aller là-bas ?… Or il fait en somme quelque chose d’analogue. Ses jambes le portent à travers la Belgique, à travers la Hollande[1], jusqu’au Helder ; là un racoleur lui fait toucher une prime et l’enrôle parmi d’autres volontaires de l’armée néerlandaise à destination des colonies océaniennes. Bien traité pendant la traversée — car on craignait les désertions, si faciles quand le bateau

    il retrouva Louis Pierquin, qui vit encore, grâce à Dieu, car c’est un robuste, c’est aussi un gai, comme on en rencontre souvent dans ce pays cordial, c’est aussi un érudit, un savant, il a écrit une œuvre superbe : l’histoire de Pache.

  1. En route il fallait se nourrir, coucher : Rimbaud travaillait. Pendant les nombreux mois passés à Roche, il avait souvent donné « un coup de main » aux ouvriers de la ferme, acquis ainsi l’habitude de l’effort physique et un certain savoir-faire que nécessitent même les gros travaux, en sorte qu’il pouvait, de manière efficace, aider à décharger ou charger une voiture, un chaland… ouvrages que l’homme robuste et résolu trouve un peu partout.