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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

de-ci de-là, pour avoir de quoi manger d’abord, ensuite payer le bateau. Il atteint Alexandrie, parvient à Sienne ; mais après qu’il a quitté cette ville, la chaleur se fait accablante, sur la route « un pied de poussière » ; le malheureux suffoque, est frappé d’insolation, demi-mort quand il entre à Livourne où le consul de France, genre d’esprit analogue à la bonne Milanaise, le reçoit chez lui et le soigne. Rimbaud laisse de côté provisoirement son projet. Grâce au consul il peut s’embarquer pour Marseille, y retombe malade, reste un mois à l’hôpital, se disposait ensuite à s’engager dans une des bandes carlistes que l’on formait en deçà des Pyrénées, quand la fin de l’insurrection vient fermer les bureaux d’enrôlement : nécessité de renoncer à cet autre moyen de « voir du pays ». La petite somme demandée à sa mère lui permet de revenir à Charleville, où il passe l’hiver de 1875-76. Son temps y est employé à étudier l’arabe, faire un peu de russe… et du piano[1]. Sa sœur Vitalie est morte le

  1. Sans avoir appris la musique, mais il entendait s’y mettre et ses essais, temporaires, furent des plus