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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

de Vouziers) dans une ferme appartenant à sa mère.

En préfaçant l’édition, chez Léon Vanier, des Poésies complètes d’Arthur Rimbaud, Verlaine dit : « Nous n’avons pas de vers de lui postérieurs à 1872. » Il est probable cependant que se prolonge quelque peu en 1873 la période où il écrivit ces poésies d’une extrême liberté de rime, d’une harmonie légère et comme inattendue, que l’on ne connut guère[1] avant Rimbaud, mais qui ne pourront jamais faire école, puisque cette morbidesse est le résultat de conditions intellectuelles, surtout morales, qui ne se trouveraient encore réunies dans un poète que par un hasard imprévisible ; Chanson de la plus haute tour, Patience, Elle est retrouvée… Ô saisons, ô châteaux !…

En avril 1873, Verlaine, pour refaire sa

  1. Je dis : « guère » et non : « pas du tout » : il y a des précédents, vagues, sans doute, qui pourtant ressemblent. À la rigueur, pourrait-on voir quelque analogie en le fameux Combien j’ai douce souvenance… mieux encore en trouverait-on dans ces poésies très, très simples, inspirées par les mélancolies de la vie paysanne, que des folkloristes ont recueillies. Je me souviens qu’en