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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

banquet certaine algarade — quand ivre, il devenait querelleur, bien que fort doux en tout autre temps — avec Étienne Carjat (un coup de canne à épée qui blessa légèrement à la main le poète photographe, irritable de son côté, autoritaire, et qui l’avait appelé « crapaud » ) ; s’est attribué, par enfantillage, par imitation très exagérée de Baudelaire, des obscénités épouvantables — en cela il imitait bien aussi un peu Verlaine (la Chanson de Cabaner sur l’air de la Femme à barbe) à qui ces plaisanteries devaient coûter cher également ; — a offensé, au moins gêné beaucoup de monde par sa tenue au café de Cluny, où il se couchait en grognant sur la banquette, s’il y avait là un monsieur d’une vanité par trop provoquante ; énoncé des opinions politiques et sociales très mal prises au lendemain de la guerre et de la Commune, est devenu la bête noire d’un doux poète, excellent homme : Albert Mérat.


    Forain, (ami aussi de Verlaine, qui dans sa correspondance l’appelle « Gavroche » ), destiné lui-même à un talent fortement original, à un nom célèbre.