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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

toisante, avait ces hauts et ces bas de la mue…[1] »

Logé quelques jours dans la famille de Verlaine, 14 rue Nicolet, puis chez Banville, enfin rue Campagne-Première, il reçoit du groupe d’écrivains qui l’ont fait venir — et sont loin d’être riches — une subvention journalière de trois francs — qui en feraient dix aujourd’hui. — Avec cela, quand on a aussi peu de besoins que Rimbaud, on peut attendre… Mais bientôt, dans le ménage du poète qui l’avait appelé, ménage en querelle six mois auparavant, réconcilié ou calmé dans l’intervalle, ce nouveau venu — qui n’en peut mais — a rallumé la discorde. Son esprit affiné, développé, mûri si étonnamment fait de sa conversation un plaisir indispensable à Verlaine, d’autant plus que leurs deux gaietés mutuellement se suscitent, s’entretiennent, se renforcent, et l’auteur de la Bonne chanson, devenu paisible et casanier après les émotions de la Commune, reprend

  1. Œuvres posthumes de Paul Verlaine, vol II : Arthur Rimbaud. Chroniques.