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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

bablement le fameux sonnet des Voyelles. — Deux poèmes qu’il me lut en avril ou fin mai n’ont pas été retrouvés : Carnaval des Statues, puis un autre, petit roman simple et très condensé dont je me rappelle seulement le premier et le dernier vers… pourquoi ?… peut-être parce qu’ils disent tout le sujet :

 « Brune, elle avait seize ans quand on la maria…
Car elle aime d’amour son fils de dix-sept ans. »

En ce même printemps il faut mentionner un genre de travail littéraire où il débute, qu’ensuite il mènera très loin. La lecture de Baudelaire lui a suggéré de tenter des poèmes en prose. Il écrit le commencement d’une série ayant pour titre Les déserts de l’Amour[1] :

  1. Copie de ces poèmes en prose me fut envoyée, en 1906, par l’éminent écrivain Georges Maurevert, et je la remis aussitôt à mon cher ami J. René Aubert, le gracieux auteur du Bois Sacré, qui publia les Déserts de l’Amour dans sa Revue littéraire de Paris et de Champagne. À Georges Maurevert encore les lettrés doivent d’avoir lu Douaniers et Sœurs de Charité, dont Verlaine avait déploré la perte, et qui parurent également, pour la première fois, dans la même revue, par les mêmes soins. Deux ans après ils étaient publiés dans la Revue d’Ardenne et d’Argonne.