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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

Son activité productrice ne s’est pas ralentie. Aux œuvres déjà citées la première moitié de 1871 ajoute les Premières communions, les Assis, le Cœur volé[1], L’Orgie parisienne ou Paris se repeuple, Sœur de Charité, les Mains de Jeanne-Marie, Douaniers et pro-

    Impossible ! c’était à pied qu’il gagnerait Paris… La jeune fille n’en parla plus… Mais alors qu’il était « franc-tireur de la Révolution », il eut la surprise, passant dans une rue très fréquentée, il eut l’émotion de la voir, leurs regards se rencontrèrent… il s’élança… En vain : elle avait disparu dans la foule… Évidemment elle était venue à Paris pour lui… Par quels moyens ? Prit-elle, ainsi qu’il le supposait, pour prétexte — auprès de ses parents et afin d’obtenir l’argent du voyage — certains membres de leur famille habitant Villers-Cotterets ? Il n’en pouvait être sûr, ne l’avait pas revue depuis. Avait-elle continué à le suivre ainsi en se cachant ? Le chercha-t-elle, quand il eut quitté Paris ? Que devint-elle, pendant la semaine terrible ?… Ces questions l’avaient harcelé déjà souvent et venaient de se représenter plus angoissantes. Au cours de l’année d’après, dans un moment où il causait de lui-même avec un abandon assez joyeux, je me risquai à lui rappeler la jeune fille. Sa figure changea, il dit tristement : « Je n’aime pas qu’on m’en parle ! »… Ne se sont-ils vraiment jamais revus ?… La « Vierge folle » est-elle une autre ?…

  1. Qui pourrait s’intituler également — d’après l’explication qu’il m’en donna : — le Pitre.