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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

pour Douai, avec pour objectif la maison d’Izambard, qui courait après lui de ville en ville, sur la prière de Mme Rimbaud, et le trouve occupé à copier maints sonnets que viennent d’inspirer ces semaines de folles aventures. Mme Rimbaud met tant d’insistance à le réclamer qu’on doit le lui renvoyer encore, il est rentré au bercail dès les premiers jours de novembre.[1]

Tous les chemins étant pris par l’invasion allemande il va forcément se tenir tranquille. Sa mère a décidé de le mettre en pension, mais le collège ne rouvre pas pour les études, occupé qu’il est par une ambulance. Libre à Rimbaud de se promener… dans Charleville

  1. Devant la maman indignée reparaissaient presque en même temps les deux gaillards auxquels sa direction, pourtant si énergique et si vigilante, n’avait su inculquer l’amour d’une vie casanière. Eux pouvaient difficilement se regarder sans rire. Mais Arthur, de plus mauvais esprit sous certain rapport, trouvait amusant de blaguer le patriote Frédéric. Celui-ci, très calme, avec un accent quelque peu méridional qu’il avait contracté au régiment, et sur le ton apaisé de l’homme qui se repose, ne répondait que ces trois mois : « Tu me dégoûtes ». (D’après un récit de Rimbaud).