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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

grâce à lui, Charleville compte deux nouveaux triomphes au Concours académique ; second prix de discours latin, premier prix de vers latins.[1] D’autre part, il a envoyé aux Lectures pour tous un poème, les Etrennes des orphelins, qui parut le 2 janvier 1870. C’est encore très jeune, l’auteur avait tout au plus quinze ans. Son esprit va mûrir avec une étonnante rapidité[2] : avant la distribution des prix, il a écrit Sensation, Soleil et chair, Ophélie, Vénus Anadyomène, le Forgeron, Morts de quatre-vingt-douze[3], et presque tout cela est remis à Izambard avec des versions ou des analyses de classiques.

La guerre franco-allemande vient d’éclater, sa répercussion amène des perturbations

  1. Sujet donné pour la poésie latine : Allocution de Sancho Pança à son âne.
  2. « D’un mois à l’autre », me disait tout dernièrement Georges Izambard, en parlant de ces mois qui s’écoulèrent depuis le milieu de 70 jusqu’au milieu de 71, « on voyait surgir un nouveau Rimbaud ».
  3. Sonnet écrit ab irato, réponse immédiate à l’article du Pays en date du 16 juillet 1870 ; une copie faite par lui plus tard est postdatée : 3 septembre.