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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

grâce le Lutrin, le Repas ridicule, dont s’inspirait — en les outrant, bien entendu — l’apprenti poète pour de petites satires où riait la gaieté âpre qu’il avait alors. C’était fait trop rapidement, il n’en a rien conservé. Dès la 2e il vaut au collège de Charleville plusieurs succès au Concours académique (entre les lycées et collèges du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne, des Ardennes, de la Somme) : accessit en version grecque, premier prix de vers latins.[1] Au collège il est désormais, comme on dirait aujourd’hui, « un as ». L’année 1869-70 — celle de rhétorique, où il a pour guide ce brillant professeur de vingt ans, Georges Izambard — présente en la vie de Rimbaud une double activité.[2] D’abord, à son jeune maître il soumet presque chaque jour quelque devoir supplémentaire, prépare si bien ses compositions qu’il obtiendra bonne moitié des prix de la classe et,

  1. Sujet de la composition : Abd-el-Kader.
  2. Déjà il s’initie à la littérature française la plus récente, vient de lire Intimités de Coppée, Vignes folles et Flèches d’or de Glatigny.