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LA VIE DE SON ESPRIT

révolte les conversions dues à quelque force en dehors de nous : il voudrait que le pécheur eût le mérite de découvrir la vérité par un processus régulier de sa vie mentale, et qu’il dépouillât sans aide le vieil homme. Désir peu réaliste ! Qu’importe la manière dont un fait s’est produit, puisqu’il a lieu et qu’il est bon ? Désir peu logique, peu informé des lois d’équilibre ; car c’est ce moyen, la douleur, qui remet les choses en place, et il était indispensable en sa violente énergie, étant donné le poids à soulever. Éliminons les préférences de notre « raison » : elle est trop souvent notre sensibilité, notre faiblesse. Pensons aux raisons divines : celles-ci pourraient être de condamner l’égaré à ne pas retrouver la vérité qu’il a jetée en chemin ; il faut les accueillir avec joie, il faut les glorifier quand elles pardonnent.

Rimbaud jugea qu’il allait mourir, il appela un prêtre.

Cette fois il ne s’agissait plus, comme au temps d’Une Saison en Enfer, de certains sentiments religieux plus forts et mieux enracinés dans l’âme, dont l’émotion un instant