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HISTOIRE SOMMAIRE DE RIMBAUD

La condition toute particulière de ce ménage, parfaitement régulier et honnête mais coupé en deux, la curiosité impitoyable des « sociétés » de province, qui ne saurait tolérer sans interrogations harassantes cette continuelle absence de l’époux, font que Mme Rimbaud ne voit personne à Charleville et se replie farouchement sur le soin de ses enfants,

    non moins fière, prenait à son tour l’objet sonore et lui faisait exécuter la même danse, pour le ramasser aussitôt et le replacer avec soin là où il devait rester. Une manière qu’ils avaient de souligner leurs arguments et d’affirmer leur indépendance. Rimbaud se rappelait cette chose, parce qu’elle l’avait amusé beaucoup, rendu peut-être un peu envieux, car lui-même aurait tant voulu jouer à faire courir le beau bassin d’argent !

    Pour cette biographie sommaire j’utilise les confidences que j’ai reçues, — puisque j’étais l’ami de Rimbaud, — la connaissance des faits dont j’ai pu suivre le développement, et puis j’emprunte aux récits de M. Georges Izambard, non moins son ami, aux renseignements spéciaux qu’ont publiés MM. Jean Bourguignon et Charles Houin dans leurs articles de la Revue d’Ardenne et d’Argonne, aux documents d’état civil et à quelques informations relatives à la famille contenus dans l’ouvrage de M. Paterne Berrichon, à certains détails fournis par Verlaine, enfin à la Correspondance de ce dernier qu’a recueillie M. Ad. Van Bever (A. Messein, édit.).