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LA VIE DE SON ESPRIT

vertu martiale. Active sur le corps dont elle dissipe les langueurs, les dégoûts, les émotions malsaines ; active sur l’intelligence qu’elle oblige à un vigilant travail de comparaison, un passage perpétuel du subjectif à l’objectif et réciproquement[1], à un exercice de l’attention toujours en éveil pour discerner en nous l’humeur aveugle de la pensée lucide ; infaillible moyen d’atteindre à l’indépendance d’esprit en nous libérant du mal causé par le scandale des paroles et des actes qui nous entourent ; élixir puissant pour la volonté qu’elle excite à combattre en nous la cupidité, l’orgueil, l’envie, la paresse, la colère, et tant d’autres vices produisant l’égoïsme, la dureté, la haine… lesquels sont aussi autant d’erreurs.

Le prêtre a dit encore : La charité conditionne l’état de pureté. Si nous ne cherchons pas à être avant tout charitables, suivant l’ordre du Sauveur, nous arrivons vite à

  1. Observation que mille chrétiens ont pu faire, l’intervention de la Charité-Loi arrête un jugement à son début, l’examine, le transforme et nous fait dire : C’est maintenant que j’ai raisonné juste.