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VI

Mais ce rôle joué par Rimbaud dans l’évolution de l’art national, sa conscience à lui qu’il a voulu bouleverser, retourner de cent manières, cela pâlit devant un fait qui doit nous émouvoir bien davantage : l’action de Dieu.

Elle a laissé libre en tous ses jeux, en tous ses écarts cette âme créée ; pour finir elle la ramène, la sauve, la reprend.

Les lecteurs d’Une Saison en Enfer ont vu que Rimbaud parle d’une « clarté divine », qu’il cherche, d’une « science » qui « ne va pas assez vite pour nous », que cette science, néanmoins, a fait une « déclaration », que cette déclaration est « le christianisme[1] ». La religion du Christ, en effet, reste la con-

  1. Il entend par là évidemment une orientation nouvelle, et dans le sens vrai, de l’énergie humaine.