Page:Delahaye - Rimbaud, l’artiste et l’être moral, 1923.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
LA VIE DE SON ESPRIT

(Délires) annonçant que le feu de l’enfer s’abattait peu à peu ; il en était encore au moment terrible du supplice, et, à cette minute, un arrachement s’est fait en lui : « Orgueil… » Il voit maintenant ce que c’est, le nomme… pour le rejeter. Donc elle est achevée l’opération nécessaire. Le voici ramené à l’humilité intégrale, fraîche et forte, à la conception égalitaire, à la démocratie de Jean—Jacques : « Moi qui me suis dit mage ou ange, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre… »

Cependant si l’esprit, par cette victoire morale, a dégagé son entité de la sensation, les droits de celle-ci, devenue inoffensive, doivent-ils être abandonnés ? Est-on coupable pour aimer les paysages, les architectures nouvelles, les climats inconnus, le grand air accueillant et caressant le voyageur, cette « vie d’aventures qui existe dans les livres des enfants » ?

Une transaction intervient en dernier lieu :


    chaos : les idées s’y présentent nécessairement dans na grand désordre.