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LA VIE DE SON ESPRIT

qu’a subis l’esprit depuis la fin de l’Orient ». Les deux courants du XVIIIe siècle se retrouvent en présence : le « progrès », les passions fécondes qui donnent les coups de lumière[1] et la recherche du bonheur simple, de la logique sociale qui sont dans la « médiocrité[2] ». Le revoici entre ses premiers maîtres de philosophie : « Je retournais à la sagesse primitive et éternelle. — Il paraît que c’était un rêve de paresse grossière[3] »… Et puis le « supplice » des raisonnements, des démonstrations !… Le christianisme apporta en vain des formules libératrices, et, malgré l’Évangile, « l’homme se joue, se prouve les évidences, se gonfle du plaisir de répéter ces preuves et ne vit que comme cela ». Jésus a trouvé dès sa naissance un rival : « Monsieur Prudhomme est né avec le Christ ». (L’Impossible).

Sans doute, le raisonnement est une tor-

  1. Helvétius.
  2. Rousseau.
  3. En effet, un reproche de ce genre fut adressé à Rousseau par Helvétius et Diderot.