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LA VIE DE SON ESPRIT

répondait : « Là ou ailleurs… soit !… » Au reste, il a parlé de Verlaine une seule fois, en l'illumination intitulée « Vagabonds », sujet que l’auteur de Parallèlement traita à son tour dans « Lœti et errabundi » : on peut voir si le « pitoyable frère », le « satanique docteur » doit être confondu avec « l’esclave de l’époux infernal ».

Ou il faudrait supposer que Rimbaud, dans Une saison en enfer, invente à ce moment seul, par on ne saurait quel caprice bizarre, et détruit, sans aucune raison, l’unité de son œuvre toute de simple et douloureuse vérité !…

L’Alchimie du verbe est un autre récit. Tout individu ravagé quelque temps par la littérature trouvera dans le souvenir des plaisirs dus autrefois à la création un joujou qui distrait et apaise. Rimbaud, à travers cette ironie sur lui-même dont il est coutumier, nous explique ses jeux et ses systèmes : « J’inventai la couleur des voyelles… Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne ». Cette dernière idée lui a été suggérée par la fréquentation des poètes latins :