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LA VIE DE SON ESPRIT

rable. Quand au sein des fortes cloches de bronze le marteau s’arrête et cesse de les faire retentir, elles vibrent encore, elles ne parlent plus, elles murmurent toujours, et c’est une musique haute qui décroît, de plus en plus faible et douce, que nous suivons, que nous voudrions retenir, dont nous guettons le retour longtemps après qu’elle est tout à fait morte :

Ah ! que le temps vienne
Où les cœurs s’éprennent !
• • • •
Aux branches claires des tilleuls
Meurt un maladif hallali,
Mais des chansons spirituelles
Voltigent partout les groseilles.
Que notre sang rie en nos veines
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Le ciel est joli comme un ange,
Azur et onde communient
• • • •
Ô saisons, ô châteaux !