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LA VIE DE SON ESPRIT

inexorable et positif, il lui est ordinairement impossible d’isoler un fait pour l’étudier à part, il lui faut obéir à ces mêmes tendances généralisatrices qui possédèrent les lettrés du XVIIe et du XVIIIe siècle : un fait observé amène tout de suite d’autres phénomènes, et il ne peut procéder par « fiches » et il tombe sous la constante obligation de concevoir ou de chercher des ensembles.

Cela prouve la santé vigoureuse de son génie prêt aux amplexions les plus immenses, affrontant les réceptions les plus multiples et les plus complexes.

D’autre part, eût-il été l’observateur qui se borne et localise qu’il n’aurait pas réalisé le programme : développer intensivement la vie intellectuelle en traitant l’imagination volontaire comme un attelage de chevaux ardents livrés à eux-mêmes, sans brides, (théorie des passions d’Helvétius) à qui l’on ne demande que d’atteindre loin, loin, plus loin encore.

Il faudrait, pour bien montrer cela, analyser pièce à pièce le recueil des Illuminations ; le cadre de mon travail sur la forma-