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LA VIE DE SON ESPRIT

nommez un sauvage, de celui dont je vous ai montré le bonheur et l’innocence, ou l’état de société que vous avez voulu, dont vous ne pouvez plus sortir. Et cet état social, pour comporter la liberté, ne peut reposer que sur une organisation forte qui aura l’égalité pour base, mais qui supprimera nécessairement l’intégral individualisme de l’homme primitif… Encore une fois, c’est l’un ou l’autre et tout système intermédiaire serait une erreur.

C’est alors qu’il expose sa conception de l’État qu’il appelle démocratie. Cet État ne peut subsister que par l'égalité. L’égalité ne peut se maintenir si un citoyen arrive à prendre plus d’importance qu’un autre. Par conséquent l’égalité exige l’écrasement de l’individualisme. Car si l’on veut qu’il n’y ait pas de maîtres, il faut qu’il n’y ait pas ce que l’on appelle des individus.

À chaque instant l’auteur insiste sur la supériorité, sur l’infaillibilité de la volonté générale opposée aux volontés particulières, sur la nécessité pour celles-ci de s’immoler à celle-là, ce qui est l’intérêt le mieux entendu