Mais ne dit-il pas aussi :
Une brise d’amour dans la nuit a passé…
Amour physique, amour moral se confondent dans la conscience éperdue de l’enfant pubère. Amour, c’est pitié : Les effarés ; amour c’est élan fraternel… Quoi donc troublait l’harmonie humaine en les siècles préparatoires dont il vient de contempler le tumulte ? Il voit que ce furent tant d’efforts pour l’asservissement réciproque ; chose horrible…
Ciel, Amour, Liberté : quel rêve, ô pauvre folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu,
Tes grandes visions étranglaient ta parole
Et l’infini terrible effara ton œil bleu[1].
« Amour, Liberté »… Eh ! bien, voici la Révolution française… Justement l’esprit philosophique de Rimbaud s’éveille au moment (dernière période du second empire) où la France est particulièrement avide de tout
- ↑ Ophélie (1870). Le jeune poète voit en elle autant lui-même que le personnage de Shakespeare. Remarquer surtout les deux derniers vers de la citation.