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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

20 juillet. — Au conseil et à l'église, où je ne trouve personne.

22 juillet. — Je dîne sur le boulevard avec le cousin Delacroix[1].

26 juillet. — Voir Mirrha avec le cousin. Cette Ristori est vraiment pleine de talent ; mais que ces pièces sont ennuyeuses !

Je souffre horriblement de la chaleur et de cet ennui. La fatigue de mes journées employées à l'église[2] est un peu cause de ce malaise, le soir. J’ai fait tout gratter et j’emplâtre, pour ainsi dire à la truelle, non seulement les parties creusées, mais toutes les parties des figures destinées à être lumineuses, telles que chairs, draperies. Les tableaux y gagneront, mais j’ai failli y prendre la colique des peintres.

29 juillet. — Journée insipide, faute de m'être mis à faire quelque chose de bonne heure ; je dîne au Palais-Royal avec le cousin, dans ce même salon où je dînai un jour avec Rivet, Bonington[3] et compagnie. Il fut beaucoup question de la D…

  1. Le commandant Delacroix figure comme légataire dans le testament d’Eugène Delacroix, qui laissa à son cousin divers souvenirs de famille.
  2. L'église Saint-Sulpice, dont il ne termina la décoration (première chapelle à droite en entrant) qu’en 1857. (Voir Catalogue Robaut, no 1328 à 1345.)
  3. Bonington était entré en 1819 dans l’atelier de Gros, où il rencontra le baron Rivet, qui devint son ami. C’est de la même époque que date aussi son intimité avec Delacroix.
    Delacroix professait la plus grande estime pour le talent de Boning-