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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

17 juillet. — Bonnes et douces promenades, seul ou avec ces petites femmes. Dans une grande promenade autour du parc, je me mets une épine de genévrier dans le doigt en arrangeant une branche pour Mme D…

Champrosay, 18 juillet. — Parti à six heures pour Corbeil. Berryer, en robe de chambre, est venu m’embarquer. Je pars, le cœur plein de lui et de mon agréable séjour.

Tête à tête avec mon automédon, respirant l’air frais, emporté par l’allée des peupliers et au milieu des eaux remplies de nénufars, je me retournai plusieurs fois pour le voir de loin, ainsi que ce qu’on pouvait apercevoir de la maison. J’attends la voiture quelque temps à Malesherbes ; j’essaye, sur la place publique, de m'ôter, avec mon canif, la petite épine de genévrier.

Parti dans une affreuse voiture et en mauvaise compagnie. Au reste, je dors ou sommeille presque tout le temps jusqu'à Corbeil ; j’arrive à Ris vers midi, et je rentre à Champrosay.

Le soir, je vais chez Barbier.

Paris, 19 juillet. — Je fais mes paquets dans la journée et je pars à trois heures. Nous arrivons à Paris pour dîner ; je me retrouve sans trop de déplaisir dans mon atelier, et en face de tout ce que j’ai à faire.