Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

beaucoup d’effet, mais ce sera une déplorable idée pour le jour ; elle ôtera la lumière et la respiration à une partie de l’Hôtel de ville.

Rentré à onze et demie par une pluie subite ; jetais, précisément dans une calèche découverte ; une espèce de tablier de cuir a préservé mon beau pantalon blanc.

J’ai revu Blondel[1]. Nous nous promettons toujours de nous voir ; il y a trop longtemps que nous nous sommes vus. Il ne reste probablement plus dans chacun de nous une parcelle de l’Eugène et du Léon de 1810.

Vu un instant Mme Barbier, Mme Villot, etc.

Champrosay, 14 juin. — J’étais engagé à dîner aujourd’hui par Rodrigues et Halévy. J’arrive à Fromont après avoir fait une visite à Mme Parchappe. Je ne trouve que la bonne Mme Rodrigues ; ces messieurs sont à Paris et m’y ont écrit ; or je suis ici depuis plus de deux jours.

Me voilà retenu et dînant avec cette bonne dame et des enfants : cela a fini mieux que je ne pensais. Après dîner, grande promenade dans le parc avec le jeune Rodrigues[2], jeune nourrisson de la peinture,

  1. Blondel, conseiller d’État, à qui Delacroix a légué son portrait. L’amitié entre Delacroix et M. Blondel remontait à la classe de sixième au lycée Louis-le-Grand. (Voir Catalogue Robaut, p. xvii, et nos 1411 et 1458.)
  2. Georges Rodrigues, qui exposa aux Salons annuels de 1874 à 1882.