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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Personne n’est parfait, et les grands peintres de caractères montrent les hommes comme ils sont.

— Hier, tristesse et ennui extrême ; probablement je me portais plus mal. Samedi soir, j’ai fait au Pollet une promenade plus triste encore. J’ai été hier du côté du cours Bourbon. Pourquoi ne me suis-je pas trouvé heureux de m’y voir quand dans le moment même il me semblait que, lorsque j’y suis venu dans un autre voyage, je m’y suis trouvé très heureux ? Le souvenir fait complètement illusion.

Aujourd’hui, après déjeuner, j’ai été voir Mme Manceau, qui m’a chanté très bien des morceaux d’Orphée. Ensuite au rocher au bas du château. Revenu par la plage et regardé les exercices des soldats, la formation du carré, la marche en carré, etc.

25 juillet. — Aujourd’hui, très souffrant. Je reçois une lettre de Jenny et de Mme de Forget : je récris.

Champrosay, 27 juillet. — Je pars à midi moins un quart ; arrivé à Paris à quatre heures vingt minutes. J’ai le temps d’arriver au plus vite pour partir à cinq heures un quart par le chemin de Corbeil.

La jeune dame que je croyais sous la tutelle de l’homme silencieux et désagréable du coin, en face d’elle. La langue de la jeune personne se dénoue, à ma grande surprise, dans la salle de la douane, pour s’adresser à moi avec une amabilité extrême ; mon âge et le chemin de fer de Corbeil m’empêchent de