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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

tout de suite hors des murs de cette ville. Point de bruit, peu de voitures et de toilette ; en un mot, on est à cent ans en arrière ; cela ferait fuir tout le monde et cela m’enchante.

P. S. — Je lis avec délices un très vieux livre que je n’avais pas lu ou que je ne me rappelais plus : le Bachelier de Salamanque, de Lesage. Lisez ou relisez-le ; vous verrez à quelle distance cela met tous nos hommes de génie. »


25 août. — Préface de la dernière édition de Boileau.

9 septembre. — Les cousins sont arrivés dans la nuit.

Promenade le matin avec le cousin dans la plaine riante où sont ses pièces. J’y ai dessiné.

Je trouve dans Bayle : « Notez que les dogmes des philosophes païens étaient si mal liés et si mal combinés… » (Thalès.)

12 octobre. — Les vraies beautés dans les arts sont éternelles, et elles seraient admises dans tous les temps ; mais elles ont l’habit de leur siècle : il leur en reste quelque chose, et malheur surtout aux ouvrages qui paraissent dans les époques où le goût général est corrompu !

On nous peint la vérité toute nue : je ne le conçois que pour des vérités abstraites ; mais toute vérité dans les arts se produit par des moyens dans