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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

15 septembre. — Copié un passage de Jane Eyre[1].

17 septembre. — Vu de Rudder[2], qui me parle de la Marbouty dans le sens que je connaissais.

19 septembre. — Donné aujourd’hui à Haro la Petite Vue de Dieppe pour y mettre une bordure noire. — L’esquisse de Mirabeau pour rentoiler[3].

Aujourd’hui, dîner chez Mme de Forget avec Mme Meneval, un M. Dufour, compagnon de Batta à Tripoli ; il me parle beaucoup de lui, toujours fumant, toujours avec son opium. Il me parle beaucoup de ce calme de la vie dans ces pays ; l’insouciance de nos petites affaires et de nos petits plaisirs.

M. Yvan me donne son remède contre la fièvre ; il est général en Russie, et cela lui a réussi quand la quinine était impuissante : faire sécher du gros sel gris au soleil ou sur une assiette sur le feu, en mettre une poignée dans un verre d’eau qu’on avale. (Consulter cependant.)

Frappement du rocher : Hommes, femmes, animaux épuisés, chameaux, empressement vers la source.

  1. Roman anglais de Currer Bell, pseudonyme de Charlotte Brontë. Ce livre, qui eut un grand retentissement en Angleterre, fut immédiatement traduit en français.
  2. Louis-Henri de Rudder (1807-1881), peintre, élève de Gros et de Charlet.
  3. Mirabeau et Dreux-Brézé. Voir Catalogue Robaut, nos 359 et 360.