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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

on ne peut se lasser. On éprouve un désir incessant de s’y plonger, d’être saint Jean, d’être l’arbre qui s’y baigne, d’être tout, excepté un malheureux homme malade et ennuyé.

23 juillet. — Je vais ce matin vers la route de Remiremont ; je monte avec peine au calvaire. Je reviens prendre un nouveau chemin, derrière la fabrique. J’y trouve des aspects nouveaux et charmants. Les journées se passent sans trop d’ennui et surtout assez vite. Je reçois à dîner une lettre de Paris que j’ouvre avec empressement…

Le soir, assez tard à l’établissement ; je me sens plus fort.

24 juillet. — Mollesse, abattement, quoique je fusse bien hier. Je prends la hauteur au-dessus de la promenade de l’Empereur et je reviens par le bas.

Point d’émotions. Temps triste qui finit par de la pluie vers neuf ou dix heures.

25 juillet. — Le magistrat, à ce que me raconte le monsieur de Metz, mon voisin de table, qui conseille de ne pas plaider quand la cause est bonne !

26 juillet. — Dîné chez Perrier avec M. Yrvoix[1] de chez l’Empereur et deux MM. Thomas et une

  1. M. Yrvoix était attaché à la police secrète de l’Empereur.