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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

qui loge avec lui et l’excellent Possoz ; elle est très aimable et encore, très bien : des yeux charmants, avec une bouche qui annonce des penchants redoutables.

Le soir, promenade au bord de la petite rivière, dans les nouveaux endroits disposés depuis l’année dernière ; tout cela est charmant.

Quelques mots de conversation avec M. Schneider me fatiguent grandement et me font manquer d’aller retrouver Fleury.

14 juillet. — Dans Dumas : « La reine fut toujours femme : elle se glorifiait d'être aimée. » Certaines âmes ont cette aspiration vers la sympathie de tous ceux qui les entourent, et ce ne sont pas les âmes les moins généreuses en ce monde.

Après une promenade que le soleil me gâte toujours un peu, je suis monté fatigué à l'établissement pour la première fois et pour lire les journaux. Rentré chez moi et ressorti à quatre heures passées, et retrouvé ce maudit soleil qui m’a chassé de la musique que j’avais entendue de la route de Luxeuil. La vulgarité, l’inanité de cette musique suffisait déjà à me mettre en fuite. Le bon Possoz m’a mené avant-hier soir à la ferme Jacquot ; c’est une promenade charmante et où je ne rencontrerai personne.

Aujourd’hui, après dîner, sorti par la route d’Épinal. J’y ai fait des découvertes charmantes, des roches, des bois, et surtout des eaux, des eaux dont