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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

réunie pour voir revenir l’Empereur de la messe. Il m’aperçoit en passant. J'étais sur la porte de Parizot, qui ne peut me loger que dans l’espèce de grenier où habite sa vieille mère. J’y reste dans l’espoir de mieux.

Bal le soir, qui me tient au supplice une partie de la nuit à cause des allées et venues ; de même à peu près les jours suivants, et quoique je me couche de bonne heure, je n’en dors que plus mal.

Mon compagnon de route prétend qu’il a remarqué que, s’il s’expose au soleil après avoir mangé, sa digestion est mauvaise. Il me semble que j’ai éprouvé ici la même chose. Quand je sors après déjeuner et que je vais à la promenade des Dames, j’en ressens une lourdeur qui tient peut-être à ces espaces découverts qu’il faut traverser.

12 juillet. — Je trouve aujourd’hui Fleury qui est ici avec sa femme et sa fille. Enchanté de le retrouver ; mais avec mon indisposition, impossible de profiter de rien.

On m’avait assigné cinq heures du matin pour prendre mes bains…

Je trouve Barre[1] comme je causais sur la place avec Mocquart ; celui-ci me présente à Mme Guyon[2]

  1. Jean-Auguste Barre, sculpteur, né en 1811, élève de J.-J. Barre, son père, et de Cortot, auteur d’un grand nombre de statues et surtout de bustes.
  2. Mme Émilie Guyon (1821-1878) était une des actrices les plus en vogue de l'époque. Elle devint en 1858 sociétaire du Théâtre-Français.