Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
336
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

la maison comme je m’apprêtais pour aller le chercher. J’avais mal compris l’heure de son départ.

20 juin. — Nous allons au Musée avec le bon cousin. Il est très frappé des antiquités assyriennes.

24 juin. — Départ du bon cousin. Je suis tout triste du vide qu’il me laisse.

3 juillet. — Premier jour à l'église[1] avec Andrieu.

Sur les accessoires. — Mercey a dit un grand mot dans son livre sur l’Exposition : le beau dans les arts, c’est la vérité idéalisée. Il a tranché la question pendante entre les pédants et les véritables artistes ; il a supprimé l'équivoque qui permettait aux partisans du beau partout de masquer leur impuissance à trouver le vrai.

Les accessoires font énormément pour l’effet et doivent néanmoins être toujours sacrifiés. Dans un tableau bien ordonné, ce que j’appelle accessoires est infini. Non seulement des meubles, de petits détails des fonds sont accessoires, mais les draperies et les figures elles-mêmes, et dans les figures principales, les parties de ces figures. Dans un portrait qui montre les mains, les mains sont accessoires. D’abord elles doivent être subordonnées à la tête, mais souvent une

  1. Il s’agissait de la décoration de l'église Saint-Sulpice, à laquelle le peintre P. Andrieu collabora.