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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

le lendemain. Il faut se remuer. J’en sors avec Villot et je me promène seul une heure en excellente disposition.

Le lendemain je me suis promené encore : je suis entré à Saint-Roch pour la musique, où j’ai entendu surtout le plus cruel sermon sur la virginité. Je suis rentré dans une tristesse extrême dont je ne suis pas débarrassé aujourd’hui dimanche que j'écris ceci.

8 mai. — MM. Feydeau et Moreau viennent me voir. Je vais à l’Institut, où Halévy me sermonne sur mon abstention des séances de l’École.

9 mai. — Je vais visiter la maison des Champs-Élysées du prince Napoléon[1]. Charmant résultat auquel je ne m’attendais pas. J’y trouve Mme Duret avec son mari ; aimable femme sans prétention.

Je vais de là voir Mme de Lagrange ; elle me dit que Berryer travaille trop. Hier, à l’Institut, F…, qui est dans un triste état, me conseillait de m’abstenir de la moindre fatigue : c’est pour avoir voulu forcer qu’il en est venu à ne pouvoir même lire sans fatigue. Nous nous sommes rappelé Blondel qui est mort à la peine à Saint-Thomas d’Aquin. J’attribue à un travail forcé ma rechute de l’année dernière à cette époque.

10 mai. — Villot est venu me chercher à une heure,

  1. Palais pompéien de l’avenue Montaigne, qui vient de disparaître pour faire place à une maison de rapport.