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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Le matin, aujourd’hui, à l’appartement, et fatigue extrême. Je me suis trouvé mourant de faim au café des Marcs, qui m’a rappelé ma jeunesse et une jeunesse bien éloignée.

— Au milieu de la journée, Berryer est venu me voir. J’ai été bien heureux de sa visite et confus de ne pas avoir répondu à la bonne lettre de lui que j’avais trouvée ici.

Il me dit, en confirmation de ce que je lui disais de mon régime, qu’il était convaincu que, lorsqu’un organe était affaibli ou souffrant chez un sujet d’un âge déjà avancé, c'était quelquefois le meilleur moyen de le guérir que de s’occuper de la santé de tout le reste, et dans mon cas, et d’après la doctrine du docteur Laguerre à mon égard, donner de la force au sang, c’est en donner à la gorge et à la poitrine.

Dans ma promenade dans les rues du faubourg Saint-Germain, j’ai été frappé de leur contraste avec celles de mon quartier d’aujourd’hui, qui, j’espère, ne le sera plus dans quelques mois…

J’ai rencontré le bon Gaubert[1], vieilli et souffrant.

Bornot m'écrit pour m’engager à aller à Valmont.

Dimanche 13 septembre. — J’ai été voir Guillemardet vers onze heures, et suis resté jusqu'à deux heures et demie.

  1. Le docteur Léon Gaubert (1805-1866), médecin du ministère de l’intérieur, et auteur de travaux intéressants sur l’hygiène.