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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

plus grise qu’elle n’est par sa position oblique sous le jour : bannir toutes les couleurs terreuses. Voir mes notes du 15 septembre 1852 sur un feuillet détaché[1].

Proportions. Dans les arts, tels que la littérature ou la musique, il est essentiel d'établir une grande proportion dans les parties qui composent l’ouvrage. Les morceaux de Beethoven trop longs ; il fatigue en occupant trop longtemps de la même idée. Voir mes notes du 10 mars 1849[2].

Albert Dürer. Le vrai peintre est celui qui connaît toute la nature[3]. Les figures humaines, les animaux, le paysage traités avec la même perfection. Voir mes notes du 10 mars 1849[4]. Rubens est de cette famille.

Accessoires. Voir mes notes du 10 octobre 1855[5]. Si vous traitez négligemment les accessoires, vous me rappelez un métier à l’impatience de la main, etc.

Art dramatique. L’exemple de Shakespeare nous fait croire à tort que le comique et le tragique peuvent

  1. Voir t. II, p. 136.
  2. Voir t. I, p. 355.
  3. À propos de cette universalité dont Eugène Delacroix faisait le critérium du génie, Baudelaire écrivait : « Eugène Delacroix était, en même temps qu’un peintre épris de son métier, un homme d’éducation générale, au contraire des autres artistes modernes qui ne sont guère que d’illustres ou d’obscurs rapins, de tristes spécialistes, vieux ou jeunes, les uns sachant fabriquer des figures académiques, les autres des fruits, les autres des bestiaux. Eugène Delacroix aimait tout, savait tout peindre et savait goûter tous les genres de talent. »
  4. Voir t. I, p. 353.
  5. Voir t. III, p. 106 et 107.