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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

drieu, puis chez Galimard[1], qui m’a surpris et causé du dégoût, par la quantité de petites machines qu’on fait jouer, pour faire manquer mon élection.

22 décembre. — François Ier et Mlle de Saint-Vallier.

Roméo et Juliette : la Scène des musiciens, du père et de la fille sur le lit, qu’on croit morte.

Samson et Dalila.

Les hommes et Noé sacrifiant après le déluge.

29 décembre. — Voltaire invité, dans une réunion d’amis, à raconter une histoire de voleur, dit : « Messieurs, il était une fois un fermier général… Ma foi, j’ai oublié le reste. »

Il avait un fonds de philosophie et de détachement, et ce n’est pas de cela qu’il faudrait le blâmer.

31 décembre. — L’article sur Charlet[2]. Il y a des talents qui viennent au monde tout prêts et armés de toutes pièces… Il a dû avoir dès le commencement cette espèce de plaisir que les hommes les plus expérimentés trouvent dans le travail, à savoir une sorte

  1. Galimard (1813-1880), peintre, qui sous divers pseudonymes a écrit des comptes rendus de Salons dans la Patrie, l’Artiste et la Revue des Beaux-Arts.
  2. Sous ce titre : Charlet, sa vie, ses lettres, le colonel de La Combe fit paraître en 1856 un livre qui est un pieux monument élevé à la mémoire de Charlet. C’est sans doute la lecture de ce livre qui a inspiré à Delacroix les réflexions qu’il consigne ici.
    Plus tard, en 1862, Delacroix consacrera à Charlet et à son œuvre un très important article dans la Revue des Deux Mondes.