Le matin, enterrement aussi triste : celui de Tattet ; j’ai revu ce salon où nous avons passe des moments gais et agréables chez la bonne Marlière.
Dumas fils et Penguilly[1] me parlaient des effets de la digestion dans plusieurs cas : un nommé Rougé, athlète de son métier, ne mangeait rien avant de lutter : il avait alors toute sa force. Penguilly nous disait que l'étape du matin était excellente et se faisait gaiement, quand les soldats sont en marche. Le matin, ils partent à jeun. Après le déjeuner, elle se fait péniblement.
11 novembre. — Dîner du lundi. Panseron nous dit qu’après un travail de onze mois très assidu, il demandait à Auber un congé[2], se fondant sur cette assiduité pendant tout ce temps. Auber lui dit : « Monsieur, quand on a beaucoup travaillé pendant onze mois, il faut encore travailler pendant le douzième pour ne pas se rouiller et se tenir en haleine. »
Le soir, vu About[3] chez Mme Cavé.
15 novembre. — Dîné chez Perrier avec Halévy, Auber, Clapisson[4] très aimable et très prévenant.
- ↑ Penguilly L’Haridon. (Voir t. I, p. 271.)
- ↑ Panseron (1795-1859) était professeur de chant au Conservatoire, dont Auber était alors le directeur.
- ↑ Edmond About (1828-1885) était encore au début de sa carrière. Indépendamment de la Grèce contemporaine et du Roi des montagnes (1856), il avait publié en 1855 un Voyage à travers l’Exposition des Beaux-Arts (peinture et sculpture).
- ↑ Louis Clapisson (1808-1866), compositeur, auteur de nombreux opéras-comiques.