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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

23 octobre. — Toute la journée du malaise ; je travaille pourtant à l’Arabe qui porte la selle à son cheval[1].

Vers trois heures, promenade dans la forêt avec ma pauvre Jenny, qui est tout heureuse.

En rentrant, pris de mal de tête violent et d’indisposition. Je me couche sans dîner.

Mérimée dînait chez Barbier. Je n’ai pu y aller, quoique je voulusse le consulter sur l’étiquette des réceptions de Fontainebleau.

24 octobre. — Meilleure disposition. Je déjeune un peu. Petite promenade en pantoufles vers la fontaine de Baÿvet, et petit dîner qui me réussit.

1er novembre. — Café à la mode d’Athènes d’après le livre d’About : « On grille le grain sans le brûler ; on le réduit en poudre impalpable, soit dans un mortier, soit dans un moulin très serré. On met l’eau sur le feu jusqu’à ce qu’elle soit en ébullition ; on la retire pour y jeter une cuillerée de café et une cuillerée de sucre en poudre par chaque tasse que l’on veut faire, etc. Ainsi préparé, le café peut se prendre sans inconvénient dix fois par jour : on ne boirait pas impunément tous les jours cinq tasses de café français. C’est que le café des Turcs et des Grecs est un tonique délayé, et le nôtre est un tonique concentré. »

— Ce matin, Haro est venu me voir à Champrosay :

  1. Voir Catalogue Robaut, no 1317.