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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

17 octobre. — Je lis dans la Grèce[1], d’About : « On peut dire que le peuple grec n’a aucun penchant pour aucune sorte de débauche, et qu’il use de tous les plaisirs avec une égale sobriété. Il est sans passion, et je crois que de tout temps il a été de même, car les habitudes monstrueuses dont l’histoire l’accuse, etc. »

Il prétend aussi qu’il n’est pas né pour l’agriculture, et je crains qu’il n’ait raison. « L’agriculture réclame plus de patience, plus de persévérance, plus d’esprit de suite, que les Hellènes n’en ont jamais eu, etc. »

18 octobre. — Promenade, avant dîner, avec Richomme et Batta, dans le petit chemin boisé, au bas des rochers que j’ai dessinés, il y a deux ans, et revenu par le moulin Baudon. Charmants paysages et effets de soir.

19 octobre. — Promenade avec Berryer et Gadillan dans la campagne ; plaine du haut. Vu les murs extérieurs du parc.

Cette campagne, toute plate et sans routes sablées, m’a fait un effet charmant. Le bon Cadillan éprouvait la même chose : il semblait que nous respirions plus librement.

Berryer me contait le soir que Pariset[2] lui disait

  1. La Grèce contemporaine, qui venait de paraître.
  2. Étienne Pariset (1770-1847), médecin, connu surtout par ses recherches sur les maladies épidémiques.