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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Je couche pour la première fois dans mon appartement du premier.

Paris, 9 octobre. — Fait de souvenir deux vues à l’huile de chez le cousin. J’apprends le soir, par Boissard, la mort de ce pauvre Chassériau.

10 octobre. — Convoi du pauvre Chassériau[1]. J’y trouve Dauzats, Diaz et le jeune Moreau[2] le peintre. Il me plaît assez. Je rentre de l’église avec Émile Lassalle[3].

Augerville, 11 octobre. — Parti à sept heures pour Fontainebleau et arrivé à Augerville vers une heure par un beau temps : première partie du voyage agréable à traverser la forêt.

Je trouve à Augerville Batta, Cadillan, Richomme et la bru de Berryer : il va demain et après-demain à Paris.

12 octobre. — Il faut le complément du souvenir

  1. Théodore Chassériau (1819-1856) avait été un des admirateurs et un des imitateurs de Delacroix, bien qu’avec le temps il fût arrivé à dégager sa personnalité. « Il avait pour amis, écrit Ch. Blanc, la plupart des écrivains romantiques, tels que M. Th. Gautier, qui lui soufflaient l’audace, lui conseillaient la fièvre, lui recommandaient Rubens, Véronèse, Delacroix et le soleil. »
  2. Il s’agit ici de M. Gustave Moreau, aujourd’hui membre de l’Académie des Beaux-Arts.
  3. Émile Lassalle, né en 1813, mort en 1871, lithographe, a reproduit notamment le Dante et Virgile et la Médée de Delacroix.