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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

22 juillet. — Départ du bon cousin ; je raccompagne par un beau soleil du matin, mourant d’envie de m’embarquer avec lui. Il est triste de me quitter.

24 juillet. — Travaillé à la Médée[1].

Je ne sors pas depuis le départ du cousin. Je défends ma porte et m’enterre dans ma solitude.

28 juillet. — Repris le travail de l'église avec Andrieu. Il avait travaillé jusqu’au 17 pour compléter le mois, lorsque j'étais parti pour Champrosay vers le 2 ou 3.

7 août. — Je ne vais pas à Saint-Sulpice, devant aller au Val[2] pour la première fois. J’y trouve Chaix[3] et Jalabert[4], avec lesquels je reviens le soir. J’avais promis un peu à regret à Mme Fould de revenir samedi.

8 août. — Les plus beaux ouvrages des arts sont ceux qui expriment la pure fantaisie de l’artiste : de là l’infériorité de l’École française en sculpture et en peinture, qui fait toujours passer l'étude du modèle

  1. Voir Catalogue Robaut, no 1403.
  2. Le Val Notre-Dame, ancienne abbaye, propriété de la famille Fould, située près d’Argenteuil.
  3. Chaix-d’Est-Ange (1800-1876), avocat, ancien bâtonnier de l’ordre, qui devint procureur général en 1857, puis sénateur, vice-président du conseil d’État. Grand amateur d’art, il réunit dans ses galeries un certain nombre d'œuvres du plus haut mérite.
  4. Jalabert, peintre, né en 1819, élève de Paul Delaroche.