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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

sens des murs des divers parcs, remonté au Chêne-d’Antain par le chemin que nous prenions autrefois en venant de l’enclos de Candas. Je me suis assis en face de ce géant, qui est maintenant entouré de coupes abattues : je m’y suis presque endormi un instant et suis revenu par l’allée tournante de Mainville à Champrosay.

En rentrant, retourné un peu à mon ébauche avec succès (la tête du cheval) et fait un somme jusqu'à cinq heures.

Chez Barbier ensuite. Dîner et soirée fort gais. Mme Franchetti y est venue et a contribué à rendre la réunion aimable. Mme Barbier n’est pas aussi enchantée que Mme Villot de l’esprit de Dumas fils[1] ; Barbier dit avec raison que rien n’est plus fatigant que ce jeu d’esprit perpétuel et de mots à propos de tout.

8 juillet. — Commencé le Paysage de Tanger au bord de la mer[2], la Fontaine mauresque[3], l’Embarquement, la Procession à Tanger pour porter les cadeaux, le Bazar de Mequinez dans le petit livre de croquis[4].

Le bon cousin[5] arrive le soir à onze heures et

  1. Il est certain que Delacroix préférait encore le père au fils, qui n’avait alors que trente et un ans.
  2. Voir Catalogue Robaut, no 1348.
  3. Voir Catalogue Robaut, no 1442.
  4. Le petit livre de croquis dont il est question ici est celui qui a été reproduit dans ce Journal, t. 1, p. 145. (Voyage au Maroc.)
  5. Le cousin Lamey.