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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

chées à des perches et traînées dans le lit du fleuve qui est très profond.

6 mai. — Travaillé le matin au Christ de M. Roché. A trois heures et demie à Saint-Sulpice. Nous dessinons les cartons du plafond.

Je reviens dîner ; je dors toute la soirée malgré mon projet d’aller voir Autran[1], et je me couche à minuit, à peu près.

J’ai lu le soir à Jenny plusieurs scènes d’Athalie.

8 mai. — Dîner chez Mme de Forget. Je mourrai de tous ces dîners[2].

— Charmant ton demi-teinte de fond de terrain, roches, etc. Dans le rocher, derrière l’Ariane, le ton de terre d’ombre naturelle et blanc avec laque jaune.

— Le ton local chaud pour la chair à côté de laque et vermillon : jaune de zinc, vert de zinc, cadmium, un peu de terre d’ombre, vermillon. — Vert dans le même genre : chrome clair, ocre jaune, vert émeraude. — Le chrome clair fait mieux que tout cela, mais il est dangereux alors, il faut supprimer les zincs.

— Cette nuance en mêlant avec ce ton de laque et blanc.

  1. Joseph Autran (1813-1877), poète, qui succéda à Ponsard à l’Acadéimie française.
  2. Delacroix écrivait, un an plus tard : « Quelque retiré qu’on vive à Paris, il est impossible de se soustraire à cette inquiétude perpétuelle dans laquelle on vit, et qui agit indubitablement sur les ouvrages de l’esprit. » Corresp., t. II, p. 108.)