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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

pied le long de la rivière. Rencontré Mouilleron, qui m’a promis de m’avoir quelques épreuves de la Marguerite auprès de l’autel[1]. Le lui rappeler.

27 janvier. — Écrire à M. Lebouc[2] pour les billets de concert promis à M. Riesener.

28 janvier. — Dîné chez Mme Viardot avec Berlioz.

29 janvier. — Mme Mohl[3] demande à voir mon atelier.

30 janvier. — Concert chez Mme Viardot : l’air d’Iphigénie. La bonne Sand devant moi, la princesse la place à côté ; son mari y était. Berryer, Mme de Lagrange. Je n’ai pas eu toutefois par la musique le plaisir d’il y a quinze jours.

— Le bon Rouvière[4] venu dans la journée. Je lui ai prêté le tableau du Grec à cheval.

  1. Il s’agit sans doute ici de la lithographie originale de Delacroix. (Voir Catalogue Robaut, no 247.)
  2. Charles Lebouc (1823-1893), violoncelliste distingué, qui épousa une des filles d’Adolphe Nourrit.
  3. Le salon de madame Mohl était alors un des centres littéraires les plus fréquentés de Paris. Anglaise d’origine, Mary Clarke était devenue l’amie de Mme Récamier et de Chateaubriand. Elle épousa plus tard Jules Mohl, le savant orientaliste, qui devint membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Pendant trente ans elle sut grouper autour d’elle par le charme de son esprit les hommes les plus distingués de son époque. (Voir Un salon à Paris, Mme Mohl et ses intimes, par K. O’Méara.)
  4. Philibert Bouvière (1809-1865), peintre et acteur. Il avait débuté dans l’atelier de Gros, où il avait sans doute connu Delacroix. Plus tard, il s’est presque exclusivement consacré au théâtre.