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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

rade de me donner l’alarme sur ce qui devait se passer : tout s’arrange pour le mieux.

Je reviens à pied, je prends une mauvaise tasse de café, dans les Champs-Élysées, qui m’a rendu malade tout le lendemain. Je ne suis pas sorti après mon dîner ; cela réussit toujours mal.

16 novembre. — Mon cher Guillemardet vient m’embrasser. Villot vient pendant qu’il était là ; il me conte à sa manière ce qui s’est passé à propos du rappel de Meissonier à la médaille d’honneur. Je ne puis m’empêcher de l’arrêter au milieu de sa philippique contre ce qu’il appelle d’horribles coquins, etc.

Huet[1] et Yvon viennent me voir. M. Hébert[2], Carrier[3] et le brave Tedesco[4].

Mauvaise disposition. Je vais dîner chez la cousine avec Laity et le jeune d’Ideville. Je ne mange rien et m’en retourne dans un état passable. M. Laity partait le soir même.

  1. Paul Huet (1804-1866), paysagiste, élève de Guérin et de Gros, qui peut être classé parmi les meilleurs peintres de l'école romantique, était intimement lié avec Delacroix depuis l’hiver de 1822. (Voir Peintres et statuaires romantiques, par Ernest Chesneau.)
  2. Ernest Hébert, peintre, né en 1817, obtint le prix de Rome en 1839 : il devint en 1865 directeur de l'École de Rome, et membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1874.
  3. Carrier figure avec Huet comme légataire sur le testament de Delacroix.
  4. Tedesco fut, avec Francis Petit, chargé par Delacroix de classer ses dessins et de préparer la vente de ses œuvres. « Je m’en rapporte à MM. Francis Petit et Tedesco, dit-il dans son testament, pour les soins qu’ils mettront à la mise en vente de mes objets d’art. »