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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

derrière l'épaule de leurs artistes. Une demi-gaucherie est presque toute la grâce de leurs femmes.

Revenu fatigué, je quitte ces dames et reviens dormir une heure. Dîner ensuite.

Nouvelle promenade dans la partie des bosquets découverts qui est près de la rivière, et promenade toujours aussi charmante sous les chênes de Lichtenthal. Musique affreuse exécutée ce soir par les Badois. Celle des Autrichiens, le premier jour, était d’une meilleure exécution ; mais ils ne jouent, avec tous leurs talents, que de la musique à l’usage de la grande foule des auditeurs qui sont là.

28 septembre. — Promenade le matin, en mauvaise disposition ; c'était la dernière : j’avais encore quelques petits achats à faire. Je monte par la pente en face de mes fenêtres. L’ardeur du soleil m’en chasse promptement. Je remarque que j’y suis plus sensible de jour en jour : je finirai par sympathiser complètement sous ce rapport, comme sous tant d’autres, avec ma pauvre Jenny. Quelques tours, mais sans charmes, dans les bosquets à droite de la route qui mène à Lichtenthal et dans l’allée allemande. Je fais mes paquets et pars à deux heures.

Voyage rapide ; vue de montagnes ; changements de voitures. Arrivé le soir à Strasbourg, avant la nuit. Plaisir de me trouver avec les bons Lamey.

Strasbourg, 29 septembre. — Passé une partie de la