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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

de chairs clairs blanc et vermillon, ocre de ru et blanc, pour les plaques jaunes qui se trouvent dans la chair. Ton de laque et blanc (lequel suffit si c’est le vert de cobalt d’Édouard) ; si c’est celui qui est plus commun et qui ressemble à de la terre verte, y ajouter du cobalt. Ce ton de vert est très particulier à la chair fine des belles peaux, et prend beaucoup de valeur, mêlé au ton de laque et blanc.

Pour reprendre le ciel jaunâtre derrière le serpent, frottis de cobalt et vermillon. Clairs de laque jaune et le ton mauve de cobalt, vermillon, laque blanc.

Mardi 13 mai. — Très beau violet pour la chair : le ton de laque et vermillon mêlé sans trop le confondre avec celui de vert émeraude fin, terre verte et blanc (lesquels sont à côté l’un de l’autre sur la palette qui m’a servi en dernier lieu pour le Python).

— La Femme impertinente[1] était préparée très empâtée et d’un ton très chaud et surtout très rouge. Passé dessus un glacis de terre verte, peut-être un peu de blanc. Cela a fait la demi-teinte gris opale irisée ; là-dessus touché simplement des clairs avec l’excellent ton terre Cassel, blanc et un peu de vermillon ; puis quelques tons orangés francs par places. Tout ceci n’était encore qu’une préparation, mais de

  1. C’était une de ses Baigneuses que Delacroix désignait sous ce titre. « La jeune femme a la tête cernée d’un ruban bleu, qui flotte sur son dos : elle s’appuie sur un banc de verdure, où sont déposés des vêtements qui éclatent en tons blancs et rouges. Les eaux sont d’un bleu intense. » (V. Catalogue Robaut.)