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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

blanc très foncé faisant un gris violet. Reflets sous le ventre orangés verdâtres, violâtres. — Reflets du côté du ciel très franc avec bleu de Prusse, vermillon, blanc.

Nuages du deuxième plan sous le char.

Lundi 5 mai. — Sur le gris jaunâtre du fond clair des nuages jaune de Naples, blanc, enfin le ton de l’esquisse ; l’ombre avec un ton liquide jaunâtre ou le jaune de Naples, la momie, etc., qui laisse un filet de ton gris de dessous entre le clair et lui ; sur cette ombre jaune, revenir avec terre de Cassel et blanc ; achevé de donner la finesse et le nacré.

Excellent reflet pour mettre sur une préparation grise à plat dans l’ombre des natures tendres, comme dans le groupe des trois enfants près de la Minerve : antimoine, cendre d’outremer et un ton rose plus ou moins foncé.

Ajouter du cobalt et vermillon de laque, autre variété très belle et plus foncée, avec du blanc, très beau violet rompu pour demi-teinte de chair.

Les hommes de Daniel[1] : ils étaient préparés très heurtés, l’un d’un ton très sanguin, l’autre plus jaune. Pour les achever, passé sur le premier un

  1. Delacroix fait ici allusion au tableau de Daniel dans la fosse aux lions qui est de 1849 et appartient à la galerie Bruyas de Montpellier. Les hommes de Daniel sont les deux personnages dont la tête et le haut du buste se détachent sur l’ouverture de la fosse et qui regardent épouvantés la scène biblique. Dans une variante de ce même sujet, datée de 1853, ils ont été remplacés par un aigle qui plane. Cette année, qui fut celle où il exposa l’Ugolin, il se présentait à l’Institut, qui lui préférait L. Cogniet. (Voir Catalogue Robaut, nos 1066 et 1213.)