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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

1851

Jeudi 2 janvier. — Ovale du plafond de Saint-Sulpice :

5 mètres = 15 pieds 4 pouces ;
3 mètres 84 cent. = 12 pieds.

Lundi 13 janvier. — M. Haro a à m’arranger :

Le Cheval gris terrassé par une lionne. Le rentoilage s’était dédoublé.

Arabe accroupi, provenant d’une toile plus grande, sur laquelle était la Susanne de Villot.

La grande toile où étaient deux études de Chats, au bitume[1].

Le Boissy d’Anglas[2]

  1. Voir Catalogue Robaut, no 785.
  2. Ce tableau, qui est aujourd’hui au Musée de Bordeaux, fut peint pour un concours dans lequel la victoire resta au peintre Court. On reprochait à Delacroix de n’avoir pas, selon la tradition, découvert la tête du président de l’Assemblée. (Voir Cat. Robaut, no 353.) Ce fut après cet échec et probablement encore sous l’impression pénible qu’il avait conservée de cette injustice qu’Eugène Delacroix écrivit à Achille Ricourt, alors directeur de l’Artiste, la très belle lettre sur les concours, dans laquelle on lit ceci : « Je n’ai fait que glisser, au commencement de cet article, sur la difficulté de trouver des juges éclairés et impartiaux ; je n’ai parlé ni des brigues ni des complaisances, et je n’ai pas assez appuyé, comme vous l’avez vu sans doute, sur l’impossibilité d’obtenir des jugements équitables. Cette matière est affligeante autant que féconde ; je laisse à votre sagacité, Monsieur le rédacteur, à votre connaissance des mœurs et de la faiblesse de notre nature, à creuser ce triste sujet, à éclairer, si vous en avez le courage, les manœuvres de l’envie et de cette avidité nécessiteuse qui se précipite dans les concours comme à une curée. » (Corresp., t. I, p. 159.)